La pénurie d’électricité en Belgique cet hiver : une crainte légitime face aux tensions géopolitiques et à la sortie progressive du nucléaire. Cet article décrypte les risques avérés, les causes de la dépendance énergétique et les mesures prévues pour éviter les coupures, avec des conseils concrets pour gérer votre consommation. Vous y trouverez une analyse claire du marché européen et des solutions pratiques pour sécuriser votre approvisionnement en électricité.
Cependant, la Belgique ne pourra produire que 9200 MW en novembre, grâce au nucléaire, aux centrales à gaz et au turbinage.
La situation énergétique actuelle en Belgique
La Belgique dépend à 76,1% des importations pour satisfaire ses besoins énergétiques. Ce niveau de dépendance la positionne parmi les cinq pays européens les plus vulnérables aux fluctuations du marché. Les importations d’électricité proviennent principalement de la France et des Pays-Bas.

La sortie progressive du nucléaire fragilise le système électrique. Doel 3 a fermé en octobre 2022, suivi de Tihange 2 en février 2023. Doel 1 s’arrête en février 2025. Seuls Doel 4 et Tihange 3 continueront jusqu’en 2035. Cette transition réduit la puissance disponible en hiver.

Les facteurs de risque de pénurie pour l'hiver
Les tensions géopolitiques affectent l’approvisionnement en gaz naturel. L’arrêt des livraisons russes via l’Ukraine a contraint la Belgique à diversifier ses sources. Les prix s’envolent, impactant directement le coût de l’électricité produite à partir du gaz.
- Dépendance aux importations d’électricité des pays voisins (France, Allemagne), vulnérabilisant le réseau en cas de crise énergétique européenne
- Fermeture centrales nucléaires, réduisant la production interne stable
- Pic de consommation hivernal, exacerbé par l’utilisation intensive du chauffage électrique en période de grand froid
- Tensions géopolitiques affectant l’approvisionnement en gaz naturel, source clé pour la production d’électricité d’appoint
La Belgique importe 44,5 TWh d’électricité annuellement, principalement de France et des Pays-Bas. Cette dépendance expose le pays aux pénuries éventuelles dans ces pays ou à des interruptions des échanges. Le marché européen mutualise les capacités de production mais reste vulnérable aux tensions régionales.
Les mesures de prévention et gestion des pénuries
Le plan de délestage : principe et fonctionnement
Le plan de délestage permet d’éviter un black-out en coupant l’électricité de manière ciblée. Elia, gestionnaire du réseau, déclenche ce mécanisme en cas de déséquilibre entre l’offre et la demande.

Les interruptions durent 3 à 4 heures et concernent des zones géographiques déterminées à l’avance.
Les mesures préventives du gouvernement et des gestionnaires de réseau
Elia et le gouvernement coordonnent des actions pour éviter les pénuries. Le suivi quotidien de l’approvisionnement permet d’anticiper les tensions sur le réseau électrique belge.
- Utiliser un programmateur ou thermostat intelligent pour ajuster la température selon les heures de pointe et de faible demande
- Privilégier les appareils électriques à faible consommation (classe A+++), notamment pour le réfrigérateur, le lave-linge et le lave-vaisselle
- Remplacer les ampoules classiques par des LED, réduisant jusqu’à 80 % la consommation d’éclairage
- Réaliser des investissements dans l’isolation thermique (combles, murs, fenêtres) pour diminuer le recours au chauffage électrique
- Installer des panneaux solaires combinés à un système de stockage pour produire et conserver sa propre électricité
Le gouvernement belge collabore avec Elia pour renforcer la sécurité énergétique. Le plan d’urgence prévoit des mesures de réduction volontaire de la consommation. Les gestionnaires de réseau surveillent en temps réel la fréquence électrique. L’industrie peut être sollicitée pour réduire sa consommation. Les ménages prioritaires restent alimentés en priorité. Le pays développe ses interconnexions avec les réseaux britannique et allemand pour diversifier ses sources d’approvisionnement.
Face à la sortie progressive des réacteurs nucléaires et à la dépendance aux pays européens pour l’électricité, la Belgique doit anticiper. Adopter des solutions clé en main pour réduire sa consommation et suivre les recommandations des gestionnaires de réseau est judicieux. Une préparation méthodique permet d’éviter les risques liés à une éventuelle pénurie d’électricité cet hiver.

FAQ : Les risques de pénurie d’électricité cet hiver
En juin 2025, le prix de l’électricité en Belgique fluctue pas mal. Le prix moyen du kWh est d’environ 0.065€, mais ça, c’est juste le coût de l’énergie. Les offres les plus intéressantes commencent autour de 13.48c€ par kWh, tandis que les plus chères peuvent grimper jusqu’à 20.23c€ par kWh.
N’oubliez pas que ces prix ne comprennent pas les coûts de réseau, les taxes et autres frais. Pour une estimation précise, Il vaut mieux utiliser les comparateurs des régulateurs régionaux (Brugel, CWaPE, Vlaamse Nutsregulator) et bien regarder votre consommation annuelle.
Pour vous donner une idée, en juin 2025, le prix du kWh se situe entre 13.48c€ et 20.23c€. Si vous consommez environ 3.500 kWh par an, votre facture pourrait varier entre 955€ et 1560€. Les prix varient en fonction du type de contrat (fixe ou variable) et du fournisseur.
Depuis la libéralisation du marché en 2007, le prix de l’électricité a augmenté d’environ 60%. Cette hausse est due à plusieurs facteurs, comme l’augmentation du prix des émissions de CO2 et l’indisponibilité de certaines centrales nucléaires. Si Doel 4 reste hors service, les prix pourraient encore grimper.
En 2024, le nucléaire était la principale source d’électricité en Belgique, représentant 42,2% du mix énergétique, soit environ 29,5 TWh. Les énergies renouvelables, comme l’éolien et le solaire, contribuent de plus en plus, représentant 32,8% du mix.
La Belgique produit aussi de l’électricité à partir de gaz naturel (17,6%) et d’autres sources comme le biogaz et la biomasse. Le pays importe également de l’électricité de ses voisins, mais l’objectif est de démanteler les centrales nucléaires et de passer à 100% d’énergies renouvelables.